La venue du galion espagnol El Galeon Andalucia, une réplique fidèle des modèles espagnols du XVIe siècle, au port de Québec ce week-end m’inspire un texte sur les pirates. De plus que ce galion a « joué » dans les films Pirates des Caraïbes…
Maria est une femme née en Angleterre. Elle survivait en se prostituant et en servant dans un bar miteux. Elle rencontre Eric Cobham à Plymouth lorsqu’il se prépare à quitter le pays pour Terre-Neuve. Déjà, Eric a une réputation de criminel. Ce fut, parait-il, le coup de foudre et elle quitta l’Angleterre pour s’enfuir avec lui au Canada.
Le couple s’installent sur une rive isolée de Terre-Neuve (aujourd’hui Sandy Point) et ils séviront entre 1720 et 1740 dans le Golfe du St-Laurent. Ils s’attaquaient aux navires français et ne faisaient pas de quartier.
Tous les navires étaient coulés et les marins tués de manière cruelle. Maria avait, parait-il, tout d’une psychopathe si elle avait vécue au XXIe siècle. Elle empoisonnait les prisonniers simplement pour les regarder souffrir et mourir lentement. Elle aurait fait coudre d’autres prisonniers dans des poches de jute pour ensuite les jeter à la mer et les regarder se débattre avant de se noyer. D’autres lui auraient servit pour s’exercer au tir.
Maria trouvait dans sa carrière de pirate une véritable émancipation. Elle était la tête forte de ce couple. Elle n’avait jamais été aussi libre et elle aimait son nouveau style de vie. Les déserteurs se joignaient à eux pour travailler sous ses ordres. Elle avait la réputation de fournir des conditions de travail incomparables aux conditions de vie sur les navires marchands britanniques. Rhum et alcool à volonté, gains importants et de la nourriture de qualité c’était tout ce que les marins britanniques ne pouvaient se procurer en travaillant honnêtement.
Ironiquement, après 1740, le couple quitte Terre-Neuve et la vie de pirate et ils s’installent à Le Havre en France. Eric devient même juge. Maria pour sa part ne pourra reprendre une place « normale » dans la société et devient folle pour finalement se suicider (ou sera tuée par son époux, selon les sources). Ce n’est qu’après la mort de son épouse que Cobham avouera tous leurs crimes.
Un livre sera publié après la mort d’Eric et leurs enfants (2 garçons et une fille) essaieront par tous les moyens d’acheter toutes les copies disponibles pour ensuite les brûler. Ils étaient outrés d’apprendre ce qu’avaient fait leurs parents avant leurs naissances. Une copie aurait survécu et serait maintenant conservée aux Archives nationales à Paris.
Bien qu’aucun document officiel outre le livre ne prouve la véracité des histoires qui nous sont parvenues sur les exploits de Maria Lindsey et de son époux Eric Cobham, il a fort à parier qu’elles soient vraies.
Plusieurs historiens se sont penchés sur cette histoire afin de faire ressortir le vrai du faux des légendes qui nous sont parvenues mais beaucoup de questions restent encore sans réponse.
Sources: http://histoirecanada.ca/Magazine/Online-Extension/Articles/la-reine-des-pirates-du-canada , http://www.thewesternstar.com/Living/2015-07-08/article-4206795/History-professor-to-rebuff-story-of-pirate-Eric-Cobham/1, https://en.wikipedia.org/wiki/Eric_Cobham_and_Maria_Lindsey